mardi 11 novembre 2014

Le monument aux morts, Bourges

Les élèves de 3e1, 3e5 et 3e6 ont étudié le monument aux morts, place de Verdun à Bourges


Ce monument aux morts est celui de Bourges (préfecture du Cher). Il  a été inauguré en 1925 et a été construit grâce à une souscription publique. Il est l'œuvre d'un sculpteur connu à Bourges pour d'autres œuvres : Émile Popineau.

Pour en savoir plus, sur cet artiste et ses travaux : ce site bien fait.

Un monument aux morts est une commande d'une autorité publique (un État, une commune), en ce sens il est un art officiel : il reflète la manière du pouvoir de (se) représenter un fait historique (dans ce cas la Grande Guerre et ses 1 325 000 soldats français morts).

La partie au centre du monument aux morts se compose de trois éléments : 


– en bas, il y a un soldat (un poilu) allongé qui représente les soldats morts (ou blessés) au combat ;
– devant lui, il y a trois combattants qui sont debout et qui nous font face : ils sont décidés, déterminés ;
– au – dessus d'eux, se tient une allégorie : c'est une femme musclée, ailée, casquée. Son casque porte une couronne de laurier qui signifie la victoire. Il s'agit d'une allégorie de la victoire. 

Ce n'est pas un ange car la France est une République laïque et un ange appartient à la religion chrétienne (mais sur le plan artistique, les frontières entre le laïc et le religieux ne sont pas si étanches).

Il y a souvent un élément féminin au – dessus des soldats : c'est une allégorie de la Victoire ou Marianne qui représente notre République. En tout cas, c'est un rôle qui est dévolu aux femmes.


Autre rôle dévolu aux femmes : le chagrin, le deuil.
À droite et à gauche de ce monument, il y a des femmes dont la posture repliée sur elle – même n'est pas du tout celle, virile et guerrière, des soldats au centre. Elles représentent toutes celles qui ont perdu un mari, un père, un fils, un frère ; elles incarnent à leur façon la France dans la guerre et après la guerre.


Il y a aussi les visages de poilus :
–  un jeune et un plus âgé : cela signifie la continuité des générations de Français qui ont combattu pour la patrie ;
– l'air décidé, l'air guerrier de ces visages : ce sont ceux que décrivent Barbusse ou Dorgelès ou encore Genevoix. Pour monter à l'assaut, ils ont tous été à un moment prêts à tuer et à se faire tuer pour la patrie. Ces visages anguleux rappellent aussi des soldats fatigués, revenant d'opérations nocturnes (comme la pause de barbelés) et mal nourris ;
– enfin, il faut que ces poilus aient un visage : il faut à la fois que leur visage soit assez personnalisé mais aussi soit universel. Chaque Français qui passe devant en les regardant (et eux aussi regardent les passants) doit se souvenir des soldats en général (du poilu en général), de ses ancêtres en particulier. Le visage, c'est le souvenir.


À gauche du monument, est figuré le départ des soldats : une femme se sert contre son mari, lequel salue sa mère et derrière, se tient sans doute son père. À droite, un soldat l'attend.
À droite, le retour des soldats : ils ont fière allure, ils ont des drapeaux et des clairons. Dans cette scène de victoire, il faut noter le blessé qui porte des bandages à la tête.
Tout à droite, une mère présente son enfant à son mari de retour des combats alors qu'une petite fille s'approche de son père.